J’observe le phénomène « Italian Brainrot » avec une fascination mitigée, ce « chaos » m’interroge, le mot est faible.
Vous avez certainement vu passer ces vidéos : des créations visuelles absurdes, générées par l’IA, sur fond d’opéra italien (Tralalero Tralala !). Satire de la surconsommation de contenus futiles, elles sont addictives, aléatoires, sans logique, et explosent sur les réseaux.
🎭🧠🤖 Le moteur de ce chaos ? L’IA générative.
Ce phénomène s’appuie sur ce qu’on appelle l’« AI Slop » : un déluge de contenus de faible qualité, produits sans effort — l’équivalent numérique de la « junk food ». La barrière à l’entrée est quasi nulle : n’importe qui peut participer à cette « performance collective » absurde.
🧪Quel enseignement pour l’innovation ?
En tant que professionnel de la créativité, je ne suis aligné ni esthétiquement ni conceptuellement. Mais ma démarche consiste à suspendre le jugement pour comprendre.
l’IA donne au plus grand nombre la possibilité de mettre en œuvre une démarche créative et de l’incarner très vite, de façon percutante. Ici, un simple prompt, « un requin portant des Nike », associé à la génération par IA d’un nom et d’un texte absurde à l’accent italien… et c’est parti.
🔄L’idéation et la réalisation fusionnent, instantanément.
La phase de divergence devient massive : des milliers de variations d’un mème sont créées et propulsées dans l’écosystème numérique ;
s’ensuit une convergence quasi darwinienne, où algorithmes et public sélectionnent les variantes les plus virales, qui survivent et se propagent.
🎨AI Slop comme caricature créative
Ce phénomène d’AI Slop caricature ce que nous appelons une posture créative dynamique (« dans la quantité naît la qualité »), mais vidée de ce qui, au final, contribue à l’équilibre, à la sérénité et au sentiment de bonheur : partager une belle idée, de qualité.
Dans le cas d’Italian Brainrot, c’est drôle, addictif et, surtout, on peut y mettre sa touche en proposant très facilement des variantes. Mais cette frénésie ce défilement continu (surcharge sensorielle / gratification instantanée) orchestré par les algorithmes fatigue, ne nourrit pas, à mon sens, et n’élève pas (notamment les plus jeunes).
🌿 L’apaisement mental se déplace vers le « sensible ».
Résister à cette déferlante est difficile. Proposer un discours, une immersion plus lente et plus sensible face à ces phénomènes est un vrai challenge. Il renforce notre conviction chez iasagora que, face à ce chaos, une posture créative sensible s’avère essentielle pour créer de la valeur et du sens demain. Elle permet de proposer des contenus et des narrations alliant impact, plaisir et profondeur.
🤔 Et vous ?
Face à l’automatisation du « chaos » créatif, quelles sont vos idées pour cultiver le sens dans vos propres processus d’innovation ?



