Si vous posez cette question à votre moteur de recherche préféré, ou à votre outil d’IA générative favori, il est fort probable que vous obteniez une longue liste à la Prévert. Sans préjuger de la pertinence des items qui y sont présents, il nous a semblé plus judicieux de tenter de répondre à cette passionnante question en limitant volontairement notre liste.
Notre objectif, à travers cet article, n’est pas de proposer une « to do » longue comme le bras aux responsables désireux d’améliorer leurs pratiques, ni de dresser le profil type du manager au comportement idéal, mais plutôt un modèle synthétique et systémique. C’est un modèle que nous avons conçu spécifiquement pour développer l’agilité et la capacité d’innovation des équipes, mais qui se décline tout aussi bien si ce ne sont pas les enjeux principaux.
Il se résume en 4 niveaux d’action complémentaires : la stratégie, la gouvernance, les individus et les projets. Ainsi, pour manager efficacement, il « suffit » d’actionner ces 4 niveaux !
1. La stratégie : piloter par la vision et co-construire
Les managers se doivent d’être stratèges pour guider leurs équipes vers le meilleur, pour chacun, pour l’entité et plus largement pour l’entreprise.
Le “command and control” est de moins en moins utile car il a fait la preuve de ses limites, en particulier en termes d’engagement et de motivation. A contrario, si les individus comprennent le « pourquoi » de ce qui est leur est demandé, ils auront davantage d’énergie et d’idées pour atteindre les objectifs.
Mieux encore, s’ils participent à co-construire ce « pourquoi », l’efficacité sera décuplée.
Concrètement, une approche en plusieurs temps peut être déployée pour co-construire cette stratégie gagnante :
- Faire émerger collectivement les valeurs de l’équipe, ses drivers aspirationnels, ce qui la tire vers le haut et fait que chacun a envie de venir travailler le matin.
- Définir la raison d’être de l’équipe, autrement dit sa contribution et son impact, à un niveau macro.
- Bâtir la roadmap de l’équipe ; à cet égard, nous privilégions les approches agiles ou la méthode OKR (Objectives and key results).
- Et prendre le temps de revenir sur les 3 points précédents régulièrement…
Ainsi, l’équipe sera impliquée et fédérée par le sens.
2. La gouvernance : mettre de la clarté et structurer
Pour être efficace individuellement et collectivement, les collaborateurs ont indéniablement besoin de savoir qui fait quoi… C’est au manager que revient la responsabilité de mettre de la structure et de la clarté sur l’organisation de son équipe, ses règles de fonctionnement et les responsabilités de chacun.
Pour cela, il y a bien évidemment le RACI (Responsible, Accountable, Consulted, Informed), généralement présenté sous forme de tableau, avec les différentes tâches ou activités répertoriées en ligne et les rôles RACI répertoriés en colonne. Chaque cellule du tableau indique la lettre correspondant au rôle qui s’applique à la tâche spécifique.
Mais nous lui préférons largement les rôles agiles, permettant de structurer le travail des membres d’un groupe en gardant en ligne de mire l’importance du pilotage par la vision. En effet, chaque rôle est défini par :
- Un nom
- Une raison d’être (autrement dit à quoi sert ce rôle au sein de l’équipe)
- Des redevabilités (ce que les autres rôles peuvent légitimement attendre de lui)
Lorsque cette approche est intégrée de manière approfondie, les rôles sont évolutifs et chaque membre de l’équipe participe à la définition et à la revue régulière des rôles. Les décisions sont également prises au regard des rôles.
3. Les individus : en prendre soin et les faire grandir
La dimension humaine est au cœur de ce pilier du management, avec en clé de voûte l’écoute, composante indispensable pour que chacun se sente reconnu, respecté et rassuré (les experts du Management reconnaîtront peut-être ici la règle des 3R : Reconnaissance, Respect, et Réassurance. Merci à Sandrine Clavelly, notre maître du Management au sein de ias.agora, de nous la rappeler régulièrement !).
Une écoute efficiente permettra à chacun de s’exprimer avec authenticité, de désamorcer bien des conflits et des problèmes, et de trouver ses propres solutions. Et puisque nous évoquons les situations conflictuelles, nous conseillons chaleureusement à quiconque s’intéresse au sujet de glaner quelques lectures sur le triangle de Karpman, ce fameux piège infernal auquel chacun peut prendre part en étant tour à tour bourreau, victime ou sauveur. Et dans cette grande thématique de l’écoute, il est impossible de ne pas mentionner la culture du feedback.
Par ailleurs, pour prendre soin de quelqu’un, encore faut-il le connaître ; mieux se connaître et mieux connaître l’autre aide indéniablement à favoriser l’empathie et la cohésion au sein d’une équipe. De nombreux outils et questionnaire existent à cet égard ; nous sommes assez fans du DISC (Dominant, Influent, Stable, Conforme), un modèle simple sans être simpliste, facilement appropriable et puissant. Des temps de team building sont également un précieux moyen de cultiver les relations.
Enfin, nous avons l’intime conviction que prendre soin de ses équipiers passe aussi par le fait de s’assurer qu’ils soient régulièrement en contact avec les individus pour lesquels ils œuvrent : utilisateurs ou clients internes, mais aussi consommateurs. Ce contact les nourrira en termes de sens et d’idées, et c’est aussi un levier pour développer leurs talents. Vous trouverez ici nos conseils et les étapes clés pour créer une communauté d’utilisateurs.
4. Les projets : rythmer et s’ajuster dans l’action
Les projets constituent le cœur des aspects opérationnels d’une équipe, avec un juste équilibre à trouver pour les responsables managériaux : en avoir un niveau de connaissance suffisant, sans verser dans un micro-management stérile.
L’idéal est de donner un rythme et de permettre aux équipiers de s’ajuster dans l’action, pour saisir les opportunités qui se présentent sur le terrain et contourner les difficultés éventuelles.
Plusieurs bonnes pratiques peuvent être mentionnées sur ce point :
- Partager l’avancement du travail et accorder du temps au traitement des besoins du projet et du groupe (on vous partage toutes nos astuces pour des réunions efficaces sur ce lien !), dans le cadre de points de synchronisation avec un processus clair et opérant…
- Désiloter autant que nécessaire (en fonction du travail à effectuer, les méthodes peuvent différer)
- Privilégier les outils de management visuel dans le suivi des projets, en particulier les kanbans
- Fonctionner sur des cycles courts, dans la mesure du possible
- Développer la capacité d’innovation de l’équipe, gage qu’elle saura se montrer inventive et mobiliser toutes ses compétences en fonction des besoins au fil du projet, de manière à le mener à bien.
Stratégie, gouvernance, individus, projets : quelles que soient les tactiques et les manières de faire, si vous vous attelez conjointement à mettre en action ces 4 niveaux, vous ferez un grand saut dans vos pratiques managériales ! Nous espérons que cet article vous a fourni quelques pistes précieuses dans votre réflexion ! Et si vous avez envie d’en savoir davantage, n’hésitez pas à nous contacter.