Dans un monde de plus en plus complexe et incertain, la création de nouveaux produits et services demande aux équipes beaucoup plus d’adaptation voire d’adaptabilité, de ressources, d’expertise. En parallèle, le consommateur devient plus exigeant tant au niveau du prix, de la qualité, de l’innovation proposée et du bon timing de la mise sur le marché. De très nombreux paramètres participent ainsi aux succès et aux échecs des produits. Pour répondre à ces nouveaux enjeux, les entreprises se sont mises à l’agilité. Mais concrètement pourquoi développer un projet en mode sprint agile ?
A. Contexte et Définitions
En 2001, 17 experts du développement logiciel « agile » aux Etats-Unis posent les bases de l’Agile Manifesto. Ce dernier comprend 12 principes, socles des méthodes agiles et qui touchent à l’organisation des équipes et au développement produit.
Les méthodes agiles dont la méthode scrum est la plus connue reposent sur 2 caractéristiques clés : une approche à la fois incrémentale, itérative et adaptative ; et l’intégration d’une vision forte qui rayonne tout au long du projet.
1. Le contexte du marché
Il y a 3 types de projets :
– Les projets prévisibles, nous savons précisément quoi faire et de quelle manière
– Les projets chaotiques, il y a des incertitudes sur le quoi et/ou le comment.
– Les projets anarchiques, nous n’avons pas vraiment d’idées sur la manière d’aborder le problème (quand celui-ci est clair), et encore moins sur le comment.
Les méthodes de gestion de projet classiques, par nature, adressent très bien les projets prévisibles dont la planification est aisée. Mais aujourd’hui, de nombreuses inconnues apparaissent dans le projet et surtout dans leur contexte (marché, utilisateurs, technologies…). C’est pourquoi les méthodes prédictives ne peuvent plus suffire pour prédire l’évolution du marché (sauf à avoir une boule de cristal). Les entreprises ont donc recours à des approches agiles qui développent leur projet par cycle itératif, incrémental et adaptif.
2. Les méthodes agiles : des approches incrémentales, itératives et adaptatives
a. Incrémentale
Une approche linéaire pour construire un projet que l’on a en tête dès le démarrage : on construit des morceaux finis, les uns après les autres, que l’on assemble progressivement. Par exemple, un Airbus à l’échelle européenne est construit suivant ce procédé.
b. Itérative
Avec l’itération, l’avancement du projet se fait en amélioration successive grâce aux enseignements de l’étape précédente. Au départ, la vision est plutôt conceptuelle et non figée dans son mode de réalisation : on construit un ensemble significatif du projet et on le fait évoluer par itération jusqu’à l’apparition du projet final.
c. Incrémentale itérative
C’est une approche qui consiste à valider des « morceaux » clés de la vision dans le cadre d’un processus itératif.
d. Incrémentale, itérative et adaptative
La méthode scrum est une approche maillant de l’incrémental, de l’itératif et de l’adaptatif. Le processus permet de faire évoluer l’incarnation de la vision, et éventuellement la vision lors des différentes itérations. Cette approche, lorsqu’elle est associée à un écosystème de tests performants et portée par un product owner (ou scrum master) solide et inspirant, permet de livrer des produits particulièrement adaptés au public de manière extrêmement efficace.
La méthode ias.a est une méthode agile qui permet de développer des pistes d’innovation, avec des équipes décloisonnées et consumer centric. Ce modèle combine Design Thinking (avec l’empathie conso et le prototypage rapide) et plusieurs approches agiles issues du digital (scrum, user stories, kanban). Le sprint ias.a se déroule en 4 étapes : définir, agir, expérimenter et capitaliser.
Alors, concrètement pourquoi développer un projet en mode agile ?
B. Les Bénéfices à développer son projet en mode sprint agile
1. Au niveau du projet
a. Une vision claire avec des outils pragmatiques
Au démarragedes sprints, l’équipe et surtout le Product owner vont formaliser une vision empathique et forte du projet. Pour ce faire, il va remplir un carnet de sprint, trouver des insights consommateurs, écrire des user stories et formuler une raison d’être. Ces outils extrêmement pragmatiques permettent de cerner précisément le sujet, de gagner en cohérence, d’appréhender la faisabilité du projet. De plus, ces outils et principes sont applicables à tous les secteurs : industrie, services, IT, cosmétique, agroalimentaire, etc. Ainsi, les équipes gagnent beaucoup de temps en développement, dans leur prise de décision et savent quelle priorité gérer. Également, la pertinence du produit par rapport à l’évolution du marché est beaucoup mieux évaluée.
b. Des coûts réduits
Quand on se trompe, il n’y a pas de développement fastidieux et couteux en amont.
Lors de la phase de définition, l’équipe construit un PMV pour recueillir les feedbacks des futurs usagers. Le PMV pour Produit Minimum Viable est pensé spécifiquement pour l’expérimentation. Il est loin d’être abouti, il est bricolé, bidouilleur, etc. Ainsi, son coût est dérisoire. Si la piste expérimentée n’est la bonne, très peu d’argent aura été investi dans ce PMV.
Plus généralement, procédé par cycle itératif, c’est avoir une grande vision et avancer par petits pas qui permettent de valider l’hypothèse de cette grande vision. Chaque petit pas confirme ou non l’étape. Si l’on échoue, on échoue rapidement, tôt dans la conception. Et on peut repartir en affinant, en pivotant, en modifiant son projet avec les commentaires clients. L’investissement est donc moindre.
c. Une innovation plus pertinente et audacieuse
L’empathie client, inhérente au développement agile, offre à l’équipe en se plaçant du point de vue du client, l’opportunité d’imaginer des solutions porteuses de sens. Le produit proposé est alors plus susceptible de rencontrer son marché.
De plus, la récolte de feedbacks avec l’expérimentation permet de connaître très tôt et tout au long de l’avancement du projet ce qui marche, ce qu’il faut améliorer et ce qu’il faut arrêter dans le produit. Si l’équipe fait fausse route, alors elle le fera peu de temps et donc à moindre coût.
d. Accélère le Time to Market
Comme l’équipe est agile, elle propose plus vite des produits en adéquation avec le marché. Les produits sont faits en petites séries, ce qui permet d’améliorer en continu le produit et de proposer des versions perfectionnées.
2. Au niveau de l’équipe
a. une dynamique collaborative enrichie
Avec la méthode agile ias.a, l’équipe s’organise en rôles. Selon les besoins du projet et les expertises requises, l’équipe définit des rôles avec un nom, une raison d’être et des redevabilités. Pendant les stand-up meetings, les membres se synchronisent debout devant le Kanban et s’expriment à travers leurs rôles. Cette méthode permet de gagner en agilité et en efficacité. En effet, on perd moins de temps dans les réunions. De plus, le groupe se réunit régulièrement, exprime ses besoins et vient avec des solutions plutôt qu’avec une liste de problèmes.
b. inspirer plus que diriger
Le product owner porte avec charisme et bienveillance la vision du projet. Le management est ainsi révolutionné : le product owner (ou scrum master) inspire, guide, motive. Il ne dirige pas et encore moins commande son équipe. Avec un développement en mode agile, les collaborateurs pilotent le projet, s’autonomisent, se responsabilisent. Ce mode de fonctionnement permet d’augmenter la motivation, car l’équipe s’engage dans le projet et devient un partenaire de l’entreprise et non plus seulement un salarié.
c. des équipes qui apprennent en faisant
Après avoir défini ce que l’on va faire, chacun avance sur ses tâches. On privilégie l’action plutôt que les plans sur la comète. La priorité est donnée au « faire ». Ainsi, les membres savent concrètement quoi faire, comme ils se synchronisent régulièrement, ils ne restent pas longtemps face à un problème insoluble. Ils sont dans le faire, dans l’action. En conséquence, la planification est optimisée, le projet avance plus vite et mieux avec des collaborateurs plus épanouis dans leur travail.
d. L’empathie conso pour une motivation renouvelée
Se mettre en empathie avec le client, c’est ressentir ses émotions, ses désirs, ses frustrations. En résumé, c’est enfiler les chaussures de l’usager ! L’équipe crée ainsi un lien, établit une relation. En effet, les interactions directes entre l’équipe et ses clients/consos/usagers lors de ces étapes demandent beaucoup d’implication de la part des collaborateurs qui vont au contact direct de la clientèle. Cette rencontre les implique et donne du sens à leur travail.
e. une organisation optimisée
Enfin, le fonctionnement en mode agile amène les membres de l’équipe à être attentifs à son organisation. Dans ces conditions, l’équipe capte les tensions. C’est-à-dire qu’elle regarde ce qui marche et ce qui ne marche pas dans son fonctionnement. Cette posture améliore alors durablement et en profondeur l’organisation de l’entreprise.
En conclusion
Les avantages à développer son projet en mode agile sont donc nombreux pour le collaborateur et pour le projet. Ces méthodes de sprints agiles génèrent ainsi des mutations en termes d’organisation et d’adaptation de l’équipe et de développement de produit. A charge aux product owners de convaincre, fédérer et motiver le reste de l’équipe d’embarquer pour l’aventure agile !