Voilà une question que se posent bon nombre de managers, chefs de projets et product owners… cette dernière population ayant sans doute déjà un train d’avance sur les autres, car si la fonction de « product owner » existe, cela signifie qu’il y a eu adoption, plus ou moins complète et plus ou moins réussie, de méthodes agiles… Or l’agilité est bel et bien un levier pour maximiser la capacité d’innovation d’une équipe ; il en existe d’autres : certains ont trait aux méthodes et rituels, d’autres à l’état d’esprit collectif et à la posture managériale.
Mais avant de les développer et de vous partager nos bonnes pratiques sur le sujet, petit rappel de ce qu’est l’innovation et de ses bénéfices : selon l’OCDE, il s’agit de « la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures »… on comprend dès lors que l’innovation n’est pas l’apanage de quelques acteurs au sein de l’entreprise, mais qu’elle concerne bien tout un chacun, quel que soit son métier.
Facteur clé de compétitivité, ce graal est également un tremplin pour répondre aux attentes des clients, mais aussi une source de création d’emplois qualifiés et de motivation des salariés.
1. L’agilité comme levier
Chez ias.agora, nous définissons l’agilité de la manière suivante : la capacité à s’adapter en continu, de manière efficace et harmonieuse, dans un environnement toujours plus complexe et incertain (le fameux VICA !). Cette capacité permet à la fois de contourner les difficultés et de saisir les opportunités, constituant ainsi un chemin pour innover.
Au-delà de cette définition, 4 piliers de l’agilité sont particulièrement intéressants au regard du sujet de cet article.
- Le pilotage par la vision et la raison d’être : dans les approches agiles, chacun est guidé par le « pourquoi » ; c’est à chaque membre de l’équipe de définir son « comment » et son « quoi », ce qui libère la capacité d’initiative et permet à chaque acteur d’être force de proposition pour inventer de nouvelles manières de faire, de nouveaux modes d’organisation, de nouveaux processus, et de nouveaux produits et services.
- La diversité et le décloisonnement : les équipes agiles sont en principe variées en termes de métiers et d’expertises, ce qui favorise la cross-fertilisation et la capacité à aller plus loin, ensemble.
- La dimension itérative et le droit à l’erreur : l’équipe avance pas à pas, progressivement et concrètement, de sprint en sprint… elle prend des convictions, apprend de ses erreurs, pivote et ajuste jusqu’à atteindre la meilleure proposition de valeur.
- Les interactions consommateurs : rencontrer régulièrement des clients permet aux collaborateurs d’accroître leur connaissance et leur empathie, et de recueillir de précieux feedbacks. Une véritable démarche de co-création opère tout au long des étapes du processus.
Pour clore ce paragraphe, quelques conseils en matière d’outils, car ceux-ci sont de puissants alliés pour intégrer les interdépendances inhérentes à un projet innovant : privilégier le management visuel avec un kanban, qui permettra utilement de fluidifier la synchronisation. Et pour choisir le meilleur outil, bien intégrer les modalités de travail des membres de l’équipe.
2. Les méthodes et rituels créatifs
Les entreprises n’ont évidemment pas attendu l’apogée des méthodes agiles pour innover ! Et des pratiques plus anciennes s’avèrent également très efficaces pour favoriser cette dynamique innovante…
- Les démarches créatives, et prioritairement à nos yeux le CPS (Creative Problem Solving) et le Design Thinking : cultiver la créativité individuelle et collective est un formidable booster.
Former les collaborateurs et intégrer ces approches au quotidien alimentera indéniablement leur capacité à inventer du nouveau.
Le CPS est particulièrement recommandé car il est adaptable à de nombreux sujets et peut aisément se pratiquer en petits groupes.
Le design thinking est particulièrement puissant car il est profondément consumer centric et est orienté vers l’action. La mise en place de communautés d’utilisateurs peut judicieusement accélérer son utilisation : l’opportunité de mobiliser aisément des membres de ces communautés rendra le design thinking plus facilement utilisable au long cours.
- La sacralisation de temps dédiés : si former est un premier pas, ritualiser est souvent utile pour que les pratiques créatives soient véritablement intégrées. De nombreuses modalités sont possibles, comme par exemple :
- Des « créa flash » régulières, autrement dit des workshops créatifs de 2 ou 3h, à 5 ou 6 personnes en coin de table ; le vendredi est souvent une journée propice.
- Des « inno’days », formats souvent plus longs (1 à 2 jours) et mobilisant un cercle plus large de collaborateurs. Ils sont en général institués à raison de 1 ou 2 fois par an, pour alimenter le pipe.
- Des « sprints d’innovation », prônés par exemple dans le framework d’agilité à l’échelle SAFe : concrètement, il s’agit de dédier une période d’environ 2 semaines aux démarches d’innovation, tous les 2 à 3 mois. Cette modalité suscite néanmoins de nombreuses critiques, cet espace-temps étant plus souvent consacré à terminer les actions en cours plutôt qu’à innover.
3. L’état d’esprit et les clés managériales à intégrer dans le quotidien de l’équipe
Quelles que soient les démarches et méthodes utilisées au sein d’une équipe, la dynamique innovante ne pourra s’installer de manière pérenne si elle n’est pas soutenue et encouragée par le management. 4 leviers principaux peuvent être mentionnés à cet égard.
- Inscrire l’innovation comme une valeur de l’entreprise ou de la team ; pour en savoir plus sur le sujet, voici un article pour définir avec succès ses valeurs en groupe. Et comme pour toute valeur, au-delà de l’afficher, il est crucial de la faire vivre !
- Stimuler la curiosité et le développement des connaissances et compétences : veille, auto-apprentissage, ouverture sur le monde… sont autant de bonnes pratiques pour créer des connexions inattendues et bien vues.
- Mettre en place des actions de reconnaissance vis-à-vis des collaborateurs et des collectifs ayant entrepris des actions innovantes.
- Soigner la cohésion d’équipe et maintenir une relation de confiance, en particulier quand les membres du groupe travaillent à distance ou sont géographiquement éloignés les uns des autres.
En faisant vôtres ces bonnes pratiques, vous ouvrirez la voie à une équipe projet plus performante et innovante, capable de relever les défis futurs et de dessiner de nouveaux chemins. Nous espérons que cet article vous a fourni quelques pistes précieuses dans votre réflexion ! Et si vous avez envie d’en savoir davantage, n’hésitez pas à nous contacter.